Histoire de l'improvisation classique

Résumé

Retracer l'histoire de la pratique de l'improvisation dans la musique savante de la Renaissance à nos jours. Analyser les différents contextes, styles, genres musicaux dans lesquels l'improvisation prend une place importante. Connaître quelques œuvres majeures du répertoire classique.

Contenu

Dans le domaine de la musique dite classique ou savante, la pratique de l’improvisation n’a cessé de faire partie du langage à disposition des musiciens à travers les siècles. Jusqu’au début du 18e siècle, écrire la musique consistait - dans de nombreux cas - à ne déposer sur le papier qu’une partie du contenu d’une œuvre. Sur la base de ce « squelette » harmonique, le musicien était libre d’ajouter des ornements, des diminutions, des passaggi pour les parties mélodiques ou alors de tisser des harmonies sur des basses notées au moyen de chiffrages. Il pouvait également improviser intégralement une introduction (Prélude, Toccata, etc.). Puis, peu à peu, la notation musicale s’est transformée, laissant la place à l’écriture des formules initialement improvisées tout en préservant des espaces libres comme par exemple les cadences des Concertos. Cependant, de nombreux compositeurs tels Mozart, Beethoven, Paganini, Chopin ou encore Liszt pratiquaient encore l’improvisation intégrale d’œuvres dans les salons et à l’occasion de concerts. Enfin, au 20e siècle, outre la pratique de l’improvisation perpétuée par les organistes, certaines pièces entièrement notées portent le titre d’Improvisation. En parallèle, les nouvelles technologies offrent la possibilité d’enregistrer les improvisations et donc de les reproduire à volonté. Peut-on alors encore parler d’improvisation ?

L’art d’improviser touche toutes les catégories d’instruments (vents, cordes, claviers) ainsi que la voix. Plusieurs scénarios se distinguent comme par exemple l’improvisation intégrale d’une pièce, l’improvisation sur une basse ou un thème existants ou alors la transformation d’une musique écrite en ajoutant des éléments improvisés comme des ornements ou des figures mélodiques. Les caractéristiques de ces différentes pratiques, éphémères et souvent invisibles, sont décrites dans plusieurs ouvrages théoriques (méthodes, traités, dictionnaires, etc.), se reflètent dans des témoignages écrits de musiciens ou voyageurs et apparaissent parfois dans les partitions.

Ce cours propose une étude des différentes traditions et pratiques de l’improvisation de la Renaissance à nos jours à travers l’écoute et l’analyse de plusieurs œuvres majeures du répertoire (Préludes, Fantaisies, Variations, Cadences, Aria da capo, etc.) de compositeurs comme Monteverdi, Corelli, Mozart, Beethoven, Chopin, Liszt, Bartók, etc. ainsi que l’étude des différents ouvrages théoriques et récits d’époque.